Comment la sécurité intérieure transforme nos relations : comprendre les enjeux d’attachement pour sortir de ses schémas

Introduction

On parle souvent de sécurité routière, de précautions à prendre pour éviter les accidents. Mettre sa ceinture, respecter les limites, anticiper les dangers. C’est devenu une évidence : pour circuler sereinement, il faut se sentir en sécurité. Mais qu’en est-il de notre sécurité intérieure ? Celle qui ne se voit pas, mais qui impacte chaque relation, chaque interaction, chaque décision.

En tant que gestalt-thérapeute, je rencontre au quotidien des personnes dont les difficultés relationnelles trouvent racine dans une insécurité affective profonde. Cet article, nourri de mon expérience et de théories solides (John Bowlby, Mary Ainsworth, Winnicott, Carl Rogers), propose de mieux comprendre comment nos blessures d’attachement modèlent nos relations, et comment il est possible de retrouver une sécurité en soi.


1. La sécurité intérieure : cette base invisible qui change tout

C’est un peu comme avoir un bon GPS intérieur. Une capacité à se repérer, à se rassurer, à faire face sans se déchirer. On parle ici de sécurité affective, de confiance de base.

Donald Winnicott, pédiatre et psychanalyste, parle du « holding » comme cette capacité de l’adulte à contenir l’enfant non seulement physiquement mais émotionnellement. Quand ce holding est suffisamment bon, l’enfant se sent sûr, en confiance pour explorer le monde. Sinon, il se construit dans la méfiance, l’alerte, l’anticipation du rejet.

Et ce qui se joue dans l’enfance continue de s’actualiser à l’âge adulte, souvent à notre insu.


2. Enjeux d’attachement : comprendre les origines de l’insécurité relationnelle

La théorie de l’attachement, développée par John Bowlby et Mary Ainsworth, montre que nos premiers liens affectifs structurent nos manières d’être en relation. Selon la qualité de ces liens, nous développons un style d’attachement sécure, insécure évitant ou insécure anxieux.

  • Avec un attachement sécure, on peut exprimer ses besoins sans peur d’être rejeté.
  • Avec un attachement insécure évitant, on tend à minimiser ses besoins, fuir l’intimité.
  • Avec un attachement insécure anxieux, on devient dépendant, en quête de preuves d’amour constantes.

Ces stratégies d’adaptation ont été utiles un temps. Mais à l’âge adulte, elles peuvent devenir des schémas qui bloquent la relation : peur de l’abandon, de l’envahissement, difficulté à poser des limites ou à faire confiance.

Carl Rogers, pionnier de l’approche centrée sur la personne, insistait sur l’importance d’un cadre sécurisant et non-jugeant pour permettre à l’individu de se révéler à lui-même. C’est précisément ce que permet un accompagnement thérapeutique respectueux.


3. L’exemple de Paul : d’une insécurité silencieuse à une prise de conscience libératrice

Paul vient me voir car il se sent toujours agressé dans ses relations. Il me dit : « J’ai l’impression que les gens m’attaquent tout le temps. Même quand j’essaie d’être sincère. »

Dès nos premières rencontres, je perçois sa vigilance, sa méfiance. Son corps tendu, son regard fuyant. Au fil des séances, il me parle d’un harcèlement vécu au collège. Et surtout, du silence de sa mère face à sa souffrance. Son père, peu à l’aise avec ses émotions, n’a pas su le soutenir non plus.

Avec douceur, nous explorons ensemble comment ces expériences ont laissé des traces profondes. Comment Paul, aujourd’hui encore, fonctionne avec l’idée que l’autre est une menace. Cette prise de conscience lui permet peu à peu d’expérimenter de nouvelles façons d’être en lien.


4. La Gestalt-thérapie : un chemin vers la sécurité affective

La Gestalt, fondée par Fritz Perls et Laura Perls, s’ancre dans l’ici et maintenant. Elle observe ce qui se passe dans la relation thérapeutique comme un terrain d’exploration sécurisant.

En s’appuyant sur le corps, les ressentis, les ajustements, elle permet de mettre en lumière les anciens schémas et de les vivre autrement, dans la relation.

Avec Paul, quand il se ferme, je l’invite à sentir ce qui se passe pour lui. Quand il ose dire ce qu’il ressent, je le soutiens dans cette expérience nouvelle : être entendu, accueilli, sans être jugé.

Comme le dit Viktor Frankl : « Entre le stimulus et la réponse, il y a un espace. Dans cet espace se trouve notre pouvoir de choisir notre réaction. Et dans notre réaction se trouvent notre croissance et notre liberté. »


5. Retrouver la confiance en soi et en l’autre : un processus progressif

Ce chemin n’est pas linéaire. Il y aura des retours en arrière, des moments de doute. Mais aussi des prises de conscience, des respirations, des liens qui se réparent. La sécurité relationnelle s’ancre dès lors que l’on peut être accueilli tel que l’on est, sans devoir se justifier ou se défendre.

La relation devient alors un lieu de croissance, de vérité, de liberté. C’est ce que je souhaite à chacun.e : se sentir suffisamment en paix avec soi pour vivre des relations saines, profondes et libres.


Conclusion

Comprendre nos blessures d’attachement, c’est mettre de la lumière sur nos zones d’ombre. C’est apprendre que même si nous avons grandi dans l’insécurité, il est toujours possible de restaurer cette confiance perdue.

La Gestalt-thérapie est un chemin puissant vers cette réconciliation. Si vous vous reconnaissez dans ces lignes, peut-être est-ce le moment de vous offrir cet espace d’exploration et de transformation.

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