L’été.
Le temps des apéros prolongés, des pique-niques sur la plage, des discussions à la fraîche… et souvent, des conversations qui tournent en rond. Pourquoi ? Parce qu’on préfère rester avec ceux qui pensent comme nous. C’est plus simple. Plus confortable. Ça évite les frictions, ça caresse l’égo dans le bon sens. Mais au fond… est-ce vraiment vivant ?
Quand on ne se confronte plus, on se fige.
Dans son livre Le siècle des égarés, Julia de Funès bouscule : nous vivons dans une époque où chacun préfère se retrancher dans son camp, dans ses certitudes, dans ses idées qu’il ne remet plus en question. Pourquoi ? Par peur de perdre son identité, dit-elle. Comme si s’exposer à d’autres façons de penser allait faire s’effondrer ce que nous sommes.
Mais cette « identité » qu’on protège à tout prix, est-elle vraiment solide ? Ou bien est-ce une construction fragile, que l’on confond avec notre vrai « Je » ? Julia de Funès rappelle à juste titre que l’identité n’est pas quelque chose de figé. Et surtout : qu’elle ne se renforce pas en se fermant, mais en s’exposant.
Confort mental et petites lâchetés relationnelles
Franck Lopvet, de son côté, ne mâche pas ses mots. Il dit clairement que nous sommes souvent de mauvaise foi dans nos relations. Nous préférons l’illusion du lien à la vérité du face-à-face. Parce que ça nous évite de remettre en question notre fonctionnement, notre posture, nos limites… bref, notre ego.
On fuit la confrontation comme on évite un orage : ça pourrait gronder trop fort. Mais ce qu’on oublie, c’est que c’est justement là, dans la tempête, que quelque chose de vivant peut émerger.
Et si on osait la confrontation… sans craindre le conflit ?
Il est essentiel ici de faire une distinction trop souvent oubliée : confronter, ce n’est pas entrer en conflit.
- La confrontation, c’est le fait de se mettre face à face, dans un échange direct, honnête, parfois inconfortable mais souvent libérateur. Elle cherche la clarté, la vérité, le lien.
- Le conflit, lui, vient du choc, de l’opposition frontale. Il implique tension, fermeture, et souvent une lutte de pouvoir. Là où la confrontation éclaire, le conflit consume.
👉 Alors non, confronter l’autre ou se confronter à soi, ce n’est pas chercher la bagarre. C’est avoir le courage de dire, d’écouter, de se situer.
C’est un acte de présence, pas une guerre d’égo.
Et si cet été… on osait sortir du cercle ?
Et si, cet été, au lieu de chercher ceux qui pensent comme nous, on allait tendre l’oreille à ceux qui pensent autrement ? Pas pour leur donner raison. Pas pour se faire violence. Mais pour s’ouvrir à la rencontre, à l’inconnu, à ce qui nous dérange… et donc, potentiellement, à ce qui peut nous transformer.
Ce n’est pas un exercice de confort. C’est un acte de courage.
Car cela demande d’accueillir en soi un doute, une faille, une surprise.
Et ce n’est pas un aveu de faiblesse, bien au contraire. C’est une manière puissante de se rendre vivant, d’échapper à la répétition, et de se reconnecter à soi.
La conscience, pas le jugement
Il ne s’agit pas de se flageller. Il ne s’agit pas de se juger.
Mais de prendre conscience de nos fonctionnements. D’observer avec lucidité — et une pointe d’humour si possible — comment nous cherchons parfois à éviter l’inconfort de la vérité.
Et si c’était justement là, dans ce pas de côté, que se cachait une piste de liberté ?
La Gestalt : une thérapie de la présence à soi et à l’autre
En Gestalt-thérapie, nous travaillons précisément sur cette capacité à se mettre en mouvement dans la relation. Oser se dire, oser entendre, oser se laisser toucher ou bousculer. Parce que c’est dans l’ici et maintenant de la rencontre que quelque chose peut évoluer.
Je suis là pour vous accompagner dans ce chemin.
Si cet article a résonné en vous, si vous sentez que cela vient toucher quelque chose dans votre manière d’être en lien, je vous invite à me contacter.
L’été est parfois un bon moment pour commencer à faire de la place… à un peu plus de vérité, de conscience et de rencontre authentique.